“ Se préparer” Marie DELAITE
“ Se préparer”
Marie DELAITE
Carte blanche à une jeune artiste !
Vernissage de l’exposition à la galerie Les Bigotes vendredi 17 novembre à 18 h
exposition du 17 novembre au 16 décembre 2023
Exposition parrainée par l’AAACMV
Ayant baigné dans les arts appliqués, je développe aujourd’hui une pratique plastique particulièrement irriguée par la question de l’objet et des rapports que nous entretenons avec lui. Objet physique, objet de récits : à la fois présence plastique et porteur d’histoires. L’objet, et ce qui lui est lié : ressource, fabrication, est un de mes premiers champs de référence et d’exploration.
Avant même de savoir-faire, il y a la pure joie d’apprendre à faire. Apprendre est un puissant être-là. Je le vois aussi comme une célébration de ceux qui transmettent. L’objet, dont l’outil, est prolongement de moi-même. Ainsi les objets et les gestes
auxquels ils invitent, sont pour moi tentative toujours renouvelée de saisir ce monde qui m’accueille. Cette tentative est mise en jeu lors de performances.
Je crée des pièces que je peux activer. Les dispositifs mis en place (son, vidéo, objets) témoignent d’une activation qui a eu lieu ou attend d’avoir lieu. Ce travail s’inscrit en permanence dans le présent : il s’agit autant d’un espace que d’une temporalité. Les installations qui rassemblent différents objets suggèrent une mobilité rapide possible (tréteaux, planches). Les éléments fabriqués sont présentés autant que ce qui a pu servir à les fabriquer, parfois en cours de fabrication, potentiellement activables, prêts à m’accompagner.
Objet quotidien transformé, objet rendu magique, objets hérités devenus protecteurs. Bûches sculptées à jeter aux flammes pour se réchauffer, granit breton taillé encaillou-diamant pour se repérer, manche à balai couvert d’écailles pour balayer les incendies. Les symboles ont une âme qui traverse le temps. Que ce soit pour m’équiper, me renforcer, m’accueillir, ces objets superstes*, sont à la fois témoins et préparation face à l’incertitude de nos temps actuels. Le vivant s’immisce et apporte ses qualités: enveloppement, puissance, appel au paysage, nourriture et ancrage. Objets et vivant ensemble me permettent d’appréhender l’état du monde, d’accueillir les héritages et d’inviter à oser traverser le brouillard.
Marie Delaite (juin 2022)
* superstes:
Dans le dictionnaire latin-français de Félix Gaffiot (Hachette, 1934) (en ligne ici) voici les sens que prend
superstes.
1.Survivant.
* qui enterre tous les convives (en buvant plus qu’eux). Sénèque
* qui échappe aux coups des méchants. Tacite
* qui a vu mourir tous les siens. Suétone
* qui subsiste, (qui reste). Ovide
2. Témoin. Plaute
Il a aussi donné superstition, qui est le doute de ce qui peut arriver et donc de ce qu’il
faut faire au cas où.
“ E T E N D U E S ” Christophe DESFORGES & Guy PREVOST
“ E T E N D U E S ” Christophe DESFORGES & Guy PREVOST
à la galerie Les Bigotes vendredi 13 octobre à 18 h exposition du 13 octobre au 10 novembre 2023 – Exposition parrainée par l’AAACMV
L’un et l’autre pratiquent le dessin. Ce qui les réunirait aussi serait sans doute l’intérêt pour les images, celles qui proviennent de mondes enchevêtrés appartenant à la littérature, au cinéma, à la peinture, des histoires lointaines et proches.
Le paysage serait éventuellement un thème sur lequel ils se retrouveraient. Paysage dont ils font partie quand ils décident de l’éprouver et de s’y ressourcer et paysages rencontrés dans les images justement (celles qu’ils s’échangent). S’agirait-il d’arrière-plans constitutifs de peintures ou de décors de cinéma ? Des montagnes et falaises peintes par Giotto et Mantegna, des sentiers aperçus chez Corot, les îles de Böcklin, un glacier de Friedrich, les canyons traversés par John Ford et les cheyennes, les forêts filmées par Fritz Lang, les icebergs lointains du commandant Cousteau…
L’un et l’autre ne peignent pas sur le motif. De cette connivence chacun retiendrait toutes les tentatives de transcription des sensations éprouvées face aux images, séquences filmiques, planches de bandes dessinées, photographies. Pourtant beaucoup de choses les opposent formellement. L’un apprécie l’opacité de la pierre noire, l’autre la couleur des craies grasses et de l’acrylique, l’un détermine des formats tels des écrans et compose avec ces limites, l’autre choisit de fragmenter, de détacher les formes produisant reliefs, strates et failles.
Pour l’un, c’est à travers le cadre photographique lui permettant de choisir des plans comme un repérage qui induit une possible fiction à venir. Ainsi c’est par le dessin que tout s’opère; en associant, recadrant et re-contextualisant des images, où les surfaces aux noirs profonds, les textures poudreuses et l’écriture délicate permettent d’accomplir un mouvement qui va de l’apparence à l’apparition.
Pour l’autre, il s’agit de retenir au fil du temps des indices, des bribes discontinues enregistrées lors de promenades et de marches où la possibilité est de s’égarer. Dès lors, il envisage le dessin comme un chantier permanent convoquant des ressources accumulées dans une réserve disponible pour faire émerger une sorte de cartographie sans début, sans fin, jouant de l’instabilité des surfaces, isolant des formes, dont le mur en serait le support.
Blog Art Guy Prévost : encoredudessin2.blogspot.com
“ Les printemps silencieux ” peintures de Ranou KADI à la galerie Les Bigotes exposition du 8 septembre au 7 octobre 2023
“ Les printemps silencieux ” peintures de Ranou KADI
Exposition à la galerie Les Bigotes du 8 septembre au 7 octobre 2023
Vernissage de l’exposition vendredi 8 septembre à 18h
Exposition parrainée par l’association Les Ailes Du et Joël Strill
La peinture de Ranou Kadi est peuplée d’oiseaux de toutes espèces, de toutes tailles. Dès son plus jeune âge, en Algérie, l’artiste a été fasciné par ces animaux, au point d’avoir pensé devenir vétérinaire, puis éthologue, avant de se tourner vers les beaux-arts. Cette passion initiale pour le comportement de la gente ailée se manifeste dans toutes ses œuvres. Il dote ses sujets de personnalités fortes et marquées, par leur stature, leurs poses souvent figées, dignes, fières, et leur regard scrutateur qui soutient celui du spectateur.
Ce sont donc de véritables portraits de personnalités affirmées, douées d’une intelligence propre et d’une capacité d’introspection qui n’ont rien à envier à celles des humains. Les fonds, denses et sensuellement texturés, globalement monochromes, soulignent cette nature. Parfois, quelques accessoires, peints ou collés, établissent un pont entre le monde animal et celui des humains. Ailleurs, le recours à des bitumes ou à des matériaux dont les sujets tentent vainement de s’extraire évoque une catastrophe écologique de triste mémoire. Il y a aussi, dans la volonté de simplification des formes, dans le hiératisme des sujets, une dimension sculpturale qui trouve ses sources dans la statuaire égyptienne. On pense inévitablement à Horus le faucon, Thot l’ibis, Nekhbet le vautour… Le spectateur est alors obligé de s’interroger sur le sort réservé à ces êtres, autrefois déifiés et désormais voués à une destruction stupide et aveugle.
Louis Doucet
http://ranoukadi.com/
“Entaille” Yves Tilly, Sculpteur en bois vert expo du 4 août au 2 septembre 2023
Parcours
Métallo en usine à dix neuf ans, il devient menuisier trois ans plus tard sur un chantier naval de St Malo, où il rêve de construire un bateau. Ne le fera pas, mais voyage. À Paris en 1982, tente de rentrer aux écoles d’art mais ne parvient pas à en ouvrir les portes. Fréquente dès lors les ateliers de la ville de Paris, pour une pratique régulière du dessin. Sculpte sans trouver son chemin : se fatigue. Retour en Bretagne. Trente années s’écoulent. En dehors de la restauration de maisons pour y vivre, son travail d’artisan du bois devient envahissant. Décide avec Judith son épouse, avec qui il travaille, de fermer l’atelier un an pour voyager en Amérique Latine. Au bout de quelques mois de déambulation, enfin reposé, il décide de faire le point sur son désir: faire de la sculpture son métier! À son retour, Il rencontre à L’École des Beaux Arts de Lorient Aleksandra Ruszkiewicz, enseignante en sculpture, qui lui donnera l’impulsion pour se mettre en chemin. La proposition de François Jeune, de l’exposer à L’Atelier du Hézo, sera le point de bascule, pour sa présence dans la galerie Cécile Loiret à Vannes puis au sein de la galerie Gaia à Nantes.
Pratique
Sculpteur, dans son atelier à Saint Gildas de Rhuys c’est l’entaille dans le bois qui va guider sa recherche : le plein/le vide dans une expression à minima. Il utilise le bois sec : Sapin, Chêne ,Frêne , châtaignier … au gré des sujets, pour les sculptures dont il attend la stabilité : ce sera la série des colonnes. Pour une nouvelle série il utilise le bois vert où il fait intervenir les mouvements incontrôlés du bois lorsqu’il perd sa sève, son eau. Ainsi il peut dire : ’’ Dans cette pratique je travaille non plus le bois mais avec le bois et s’il y a là une « esthétique », c’est au déclin de l’arbre qu’on la doit. ‘’ Le bois est récupéré au gré des élagages sur la presqu’île de Rhuys. Jamais à dessein, toute essence révélant sa singularité, son odeur, son jus se transformera différemment. Cette expérience artistique avec le bois vert alimente une réflexion sur le vivant, l’arbre, l’altérité, conviant ceux qui découvrent avec surprise les mouvements du bois, à prendre part au récit.
Exposition du 4 août au 2 septembre 2023. Tous les jours du mardi au samedi de 14h30 à 18h30. Entrée libre.
“ Chacun son tour ” photographies de Gwenaël SALIOU à la galerie Les Bigotes Du 30 juin au 29 juillet 2023 Exposition parrainée par l’association “In Visu”
2003, année du centenaire du Tour de France, Gwenaël obtient une « carte blanche « photographique de la part du quotidien La Croix.
S’en suivront trois années supplémentaires pour la presse spécialisée.
Gwenaël choisit de travailler à contretemps en faisant le choix de photographier à son rythme, en argentique, avec une chambre Polaroïd. Son travail se situe entre les coureurs et les spectateurs, du mordu des boyaux à l’accro du gadget sans oublier le vrai le pur, le fan DE…
À chaque étape, il choisit un angle et un seul, un lieu, un moment, une situation, avec un objectif: rencontrer et raconter la France du Tour.