V.A.S.E. PAR NICOLAS BARREAU ET JULES CHARBONNET Variations, Architectures, Sédiments, Érosion

 

Les deux artistes nantais Nicolas Barreau et Jules Charbonnet proposent un parcours ponctué de deux tours de cinq mètres de hauteur, fabriquées avec de la vase extraite du Golfe du Morbihan.

Leur réflexion porte sur l’architecture et sur l’usage des techniques ancestrales revues dans une vision contemporaine. Fruit d’expérimentations manuelles, leur proposition vise à transformer l’espace au moyen de ressources locales. Ce projet symbole, utopie poétique, témoigne des enjeux de l’architecture actuelle face à son environnement.

Venez observer le montage de cette exposition étonnante entre le 14 et 24 mars en présence des artistes.

 

Une estampe de François Morellet Carré sur carré, 1981.

À voir ou à revoir au musée des Beaux-Arts la Cohue, une estampe de François Morellet, Carré sur carré, 1981.

Sortie exceptionnellement des réserves pour « Une œuvre, des regards », le rendez-vous des Amis de l’art contemporain du musée de Vannes, elle sera visible pendant deux mois puis soigneusement rangée à l’abri de la lumière.

François Morellet né à Cholet en 1926, industriel jusqu’en 1975, est un artiste autodidacte « entré dans l’art contemporain avec curiosité[1]». Influencé par l’œuvre de Mondrian, il s’oriente vers l’abstraction géométrique puis expérimente l’art cinétique au sein du Groupe de Recherches d’Art Visuel fondé avec Max Bill (GRAV, 1963-1968). Le Labyrinthe de GRAV a été exposé au musée La Cohue de Vannes en 2002.

A contre-courant, se présentant comme le « fils monstrueux de Mondrian et Picabia », il explore alors toutes sortes de moyens d’expression avec les matériaux les plus divers. Il refuse de laisser transparaître la trace de la main de l’artiste et se tourne vers des objets industriels, comme le tampon, les néons, l’acier, etc., qu’il utilise à travers de nombreuses médiums : gravure, sculpture, peinture, architecture, paysage, etc.

Carré sur carré, eau-forte sur cuivre, est datée de 1981.

Cette gravure appartient à la génération des Tableaux déstabilisés. L’œuvre encadrée, posée sur un chevalet, semble déséquilibrée et suspendue en apesanteur. Le regard du spectateur, un instant troublé, oscille entre le carré bien horizontal tracé au centre de l’œuvre et les bords du cadre qui ne le sont pas. Pour la présentation, Morellet a donné des consignes précises : « feuille de papier inclinée à 5°-95°, carré gravé horizontal ».

Projets autonomes, les gravures datées de 1980 à 1983 s’identifient comme en peinture par la description de leur processus de fabrication, plus importants aux yeux de Morellet que le résultat.

L’artiste convoque la participation du spectateur :

          « … j’ai, en effet, toujours eu comme grand principe “en faire le moins possible” ou […] trouver des principes qui soient suffisamment simples et précis pour que la limitation de ma responsabilité soit évidente et que le spectateur  puisse déballer son pique-nique sans honte[2]. »

Il oppose le système de présentation, entendu comme le support de l’œuvre et le système de représentation, c’est à dire l’œuvre d’art elle-même :

          « Une des contraintes avec laquelle j’ai beaucoup joué est cette présence envahissante du couple mur-plancher, cette verticalité-horizontalité à laquelle les tableaux obéissent d’habitude bien sagement. (…) J’invertis les deux systèmes. Le support par une position, une inclinaison inhabituelle, devient l’œuvre d’art, par contre, la peinture n’est là que pour indiquer le peu d’information que la neutralité du support donne habituellement : l’horizontalité-verticalité ».

Particulièrement réticent à l’encadrement de ses œuvres, l’artiste préfère souvent leur offrir la possibilité de l’infini. Une œuvre constituée de grandes feuilles de papier posées à même le mur a été présentée en 1999 au Musée de La Cohue à Vannes lors de l’exposition  François Morellet : Gravures 1980-1999.

Morellet affectionne particulièrement le carré car « il n’a besoin pour être défini que d’une décision arbitraire ». En effet, l’artiste ne décide que d’une dimension plutôt que de deux dans le cas d’un rectangle. Il déclinera inlassablement la géométrie du carré, de l’œuvre intitulée Répartition aléatoire de 40 000 carrés, élaborée en suivant les chiffres pairs et impairs d’un annuaire du téléphone (1962), jusqu’à sa série des Trames des années 70.

En 1987, à Kerguéhennec, pour l’une de ses nombreuses commandes publiques et privées, Morellet propose Le Naufrage de Malevitch. Le matériau choisi, le béton, se plie aux contraintes techniques à l’échelle du lieu, un étang au milieu d’un écrin de verdure. Selon un point de vue diamétralement opposé à l’œuvre, trois angles échoués sur les berges évoquent un gigantesque carré blanc englouti par les eaux.

Dans les années 1990, de nouvelles périodes se succèdent alors rapidement. Après avoir investi l’espace par de grandes surfaces uniformément blanches (Défigurations), il introduit le mouvement dans un esprit qu’il qualifie de « baroque » (Steel life).

Il utilise aussi la lumière artificielle sous forme de néons à l’échelle monumentale, structurant la totalité de l’espace par des formes et des rythmes lumineux, créant « un ordre instable » ou « un chaos organisé ».

Morellet abhorre ou critique tout ce qui pourrait échapper à l’esprit : « le mal foutu », la trace gestuelle, la matière triturée, la couleur expressive, in fine la subjectivité de l’artiste. Pour lui, les couleurs sont tolérables que par mélange optique, par superposition ou par juxtaposition, mais surtout pas « … en les mélangeant d’une façon traditionnelle et dégoutante », dit-il. L’humour, l’accident et l’absurde occupent une place prépondérante dans ses œuvres. Jamais sérieux, Morellet les a conçues comme des amusements, repoussant constamment les règles de l’art ou les transgressant avec un malin plaisir.

Fidèle à ses principes, avec une économie de moyens proche de l’Art minimal, il décline un vocabulaire plastique volontairement restreint, autour de la fragmentation, du basculement, des droites et des courbes, du noir et du blanc, des pleins et des vides.

Se donnant des contraintes, des « règles du jeu », il construit des « systèmes » pouvant engendrer de nouvelles œuvres. Il ne se laisse enfermer dans aucun discours théorique et, par ses écrits et ses nombreuses interventions, il revendique une certaine « frivolité » et cultive la critique de son œuvre elle-même. 

[1] François Morellet, Mais comment taire mes commentaires, Paris, Éd. École Supérieure des Beaux-Arts, 2003.

[2] Ibid.

Une œuvre, des regards

Le rendez-vous des Amis : Une œuvre, des regards

En partenariat avec les Amis de l’Art Contemporain du musée de Vannes, une gravure, choisie en concertation avec les amis, est sortie spécifiquement des réserves dans le fonds d’art graphique riche d’environ 5000 œuvres.
Cette œuvre est présentée sur un chevalet au sein des salles d’exposition du musée de La Cohue de Vannes puis exposée pendant deux mois.
Huit oeuvres se succèdent ainsi au rythme d’une tous les deux mois.
Chacune, choisie sur un coup de coeur, est présentée par l’un des Amis.

Vendredi 10 février 2023 à 15h

Deux œuvres seront présentées par Michèle Blanchard

François Morellet, deux estampes :
Carré sur carré, 1981
Album, 1992

François Morellet, né le 30 avil 1926 à Cholet (Maine-et-Loire) et mort le 11 mai 2016 dans cette même ville, est un peintre, graveur et sculpteur français.
Il est considéré comme l’un des acteurs majeurs de l’abstraction géométrique de la seconde moitié du xxe siècle et un précurseur du minimalisme. Il est également industriel de 1948 à 1975.

Lignes croisées, Corinne Véret-Collin § Pierre Collin

Du 19 novembre 2022 au 12 mars 2023

Pour la première fois, les deux artistes – qui partagent leur vie depuis leur rencontre à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1977- exposent ensemble. Si le thème du paysage les réunit, il est cependant traité différemment. Corinne Véret-Collin dessine et crée des volumes en jouant avec l’idée du fil conducteur et des ombres. Son paysage est intérieur. Ses scènes, souvent en trois dimensions, sont des véritables invitations aux voyages imaginaires. Pierre Collin traite les paysages environnants comme un récit qu’il décline au fil des jours en observant la course du soleil. La mer est omniprésente ; l’horizon immense. Gravures, peintures, sculptures, invitent chacun de nous dans ce voyage artistique dont l’aboutissement est une œuvre réalisée à quatre mains.

Retrouvez l’exposition

  • Du 19 novembre au 12 mars, de 13h30 à 18h musée ouvert du mardi au dimanche inclus sauf jours fériés / fermeture hebdomadaire le lundi.

“D’une lumière à l’autre” René Seyssaud (1867-1952)

René Seyssaud, Le Ventoux, vers 1940, huile sur toile (détail) © Alain Leprince-Roubaix, musée La Piscine © Adagp, Paris 2022.

30 avril / 02 octobre 2022 au musée de La Cohue

Paysagiste de renom, René Seyssaud est principalement rattaché à la Provence, sa région de cœur et de vie.
Remarqué dès 1900 par la critique parisienne pour son usage particulier et intense de la couleur, il peint d’après nature tout au long de sa carrière, les lieux qu’il habite et qu’il découvre.
L’exposition retrace ce parcours singulier et présente pour la première fois, le voyage de René Seyssaud, invité en 1910 à se rendre en Bretagne. Douze huiles sur toile sont les témoins précieux d’une résidence passée à Plougasnou, dans le Finistère Nord.
La sensibilité du peintre s’y affirme d’une manière complètement différente : sa palette s’adapte aux variations de l’atmosphère si particulières de la Bretagne.
À l’écart de toutes les écoles, loin de l’impressionnisme qu’il rejette, l’approche de l’œuvre de René Seyssaud révèle un artiste fidèle à la figuration, farouchement indépendant dans sa recherche picturale.

 

 

René Seyssaud, Les Sainfoins, 1897, huile sur toile, MZP 005.3.1, © Commune de Martigues – Musée Ziem / cliché Gérard Dufrêne © Adagp, Paris, 2022

Nuit européenne des musées à Vannes !

Samedi 14 mai de 20h à minuit

Laissez-vous charmer par l’atmosphère poétique des musées en soirée.
Venez le temps d’une soirée, flâner d’un musée à l’autre ce samedi 14 mai. Parcourez les dernières expositions des musées en accès libre.

Musée des beaux-arts, La Cohue
Événement : L’œil écoute…
Laissez-vous surprendre par les scénettes théâtrales des élèves comédiens du Conservatoire à Rayonnement Départemental de Vannes. D’étranges histoires animent les œuvres du musée pour notre plus grand plaisir. Facéties et rêves sont au rendez-vous !
Programme complet sur http://amis-museedevannes.fr/programme/

 

 

Musée des beaux-arts, La Cohue
Exposition
Orée par Thomas Daveluy et Guillaume Lepoix
Plongez dans la nouvelle installation du musée conçue spécialement pour le lieu par le duo d’artistes Thomas Daveluy et Guillaume Lepoix.
Orée
L’exposition propose une approche sensible autour de la notion de paysage et de la représentation du réel. À cheval entre art et science, les deux artistes, Thomas Daveluy et Guillaume Lepoix, construisent un ensemble de trois œuvres ou la technologie numérique leur sert de moyen de reproduction du paysage, tout en interrogeant notre manière de percevoir le tangible. Conçue pour le passage central du musée des beaux-arts, l’installation se veut immersive et contextuelle : ce lieu si particulier et riche en Histoire interroge la manière de représenter le monde à travers les époques. Les deux artistes creusent l’image pour en extraire sa matière constitutive (textures, pixels, couleurs, etc) et la livrer sous forme brute, comme des reliques d’un monde cache au sein des images numériques.
Terrarium c Thomas Daveluy et Guillaume Lepoix. Avec l’aimable autorisation de la ville de Garges-lès-Gonesse, Val d’Oise qui a acquis en 2018 l’œuvre Terrarium © Musées de Vannes.

 

 

René Seyssaud, Le Ventoux, vers 1940, huile sur toile, Roubaix, La Piscine © Alain Leprince-Roubaix, musée La Piscine © Adagp, Paris, 2022.

René Seyssaud (1867-1952), d’une lumière à l’autre
De la Provence à la Bretagne, venez découvrir les paysages de René Seyssaud, peintre de plein air, invité à peindre les côtes finistériennes en 1910.

Paysagiste de renom, René Seyssaud est principalement rattaché à la Provence, sa région de cœur et de vie. Remarqué dès 1900 par la critique parisienne pour son usage particulier et intense de la couleur, il peint d’après nature tout au long de sa carrière, les lieux qu’il habite et qu’il découvre. L’exposition retrace ce parcours singulier et présente pour la première fois, le voyage de René Seyssaud, invité en 1910 à se rendre en Bretagne. Douze huiles sur toile sont les témoins précieux d’une résidence passée à Plougasnou, dans le Finistère Nord.
La sensibilité du peintre s’y affirme d’une manière complètement différente : sa palette s’adapte aux variations de l’atmosphère si particulières de la Bretagne.
À l’écart de toutes les écoles, loin de l’impressionnisme qu’il rejette, l’approche de l’œuvre de René Seyssaud révèle un artiste fidèle à la figuration, farouchement indépendant dans sa recherche picturale.

 

© Julien Boislève, APPA-CEPMR

Musée d’histoire et d’archéologie, Château Gaillard

Plongez dans l’histoire d’une villa antique construite sur les bords de la ria d’Étel, il y a plus de 1800 ans.

Exposition, Mané Vechen, un art de vivre à la romaine
Plongez dans l’histoire d’une villa antique construite sur les bords de la ria d’Étel, il y a plus de 1800 ans. La scénographie vous permettra de vous immerger dans la beauté des décors et la vie quotidienne d’un dignitaire Vénète vivant à la romaine. Exposition réalisée en collaboration avec le Service régional de l’archéologie, l’institut national de recherches archéologiques préventives et le Port-musée de Douarnenez.

 

Nous contacter : lesamisdumuseedevannes@gmail.com