“ E T E N D U E S ” Christophe DESFORGES & Guy PREVOST

à la galerie Les Bigotes vendredi 13 octobre à 18 h exposition du 13 octobre au 10 novembre 2023  –  Exposition parrainée par l’AAACMV

L’un et l’autre pratiquent le dessin. Ce qui les réunirait aussi serait sans doute l’intérêt pour les images, celles qui proviennent de mondes enchevêtrés appartenant à la littérature, au cinéma, à la peinture, des histoires lointaines et proches.
Le paysage serait éventuellement un thème sur lequel ils se retrouveraient. Paysage dont ils font partie quand ils décident de l’éprouver et de s’y ressourcer et paysages rencontrés dans les images justement (celles qu’ils s’échangent). S’agirait-il d’arrière-plans constitutifs de peintures ou de décors de cinéma ? Des montagnes et falaises peintes par Giotto et Mantegna, des sentiers aperçus chez Corot, les îles de Böcklin, un glacier de Friedrich, les canyons traversés par John Ford et les cheyennes, les forêts filmées par Fritz Lang, les icebergs lointains du commandant Cousteau…
L’un et l’autre ne peignent pas sur le motif. De cette connivence chacun retiendrait toutes les tentatives de transcription des sensations éprouvées face aux images, séquences filmiques, planches de bandes dessinées, photographies. Pourtant beaucoup de choses les opposent formellement. L’un apprécie l’opacité de la pierre noire, l’autre la couleur des craies grasses et de l’acrylique, l’un détermine des formats tels des écrans et compose avec ces limites, l’autre choisit de fragmenter, de détacher les formes produisant reliefs, strates et failles.
Pour l’un, c’est à travers le cadre photographique lui permettant de choisir des plans comme un repérage qui induit une possible fiction à venir. Ainsi c’est par le dessin que tout s’opère; en associant, recadrant et re-contextualisant des images, où les surfaces aux noirs profonds, les textures poudreuses et l’écriture délicate permettent d’accomplir un mouvement qui va de l’apparence à l’apparition.
Pour l’autre, il s’agit de retenir au fil du temps des indices, des bribes discontinues enregistrées lors de promenades et de marches où la possibilité est de s’égarer. Dès lors, il envisage le dessin comme un chantier permanent convoquant des ressources accumulées dans une réserve disponible pour faire émerger une sorte de cartographie sans début, sans fin, jouant de l’instabilité des surfaces, isolant des formes, dont le mur en serait le support.

Blog Art Guy Prévost : encoredudessin2.blogspot.com