L’avenir de DéDalE pourrait aller au-delà du 31 décembre 2019. C’est en tout cas ce qu’ont voté les membres de L’Art prend la rue lors de leur assemblée générale extraordinaire samedi dernier. À condition que la partie café reste gérée par l’équipe de Cœur de Vannes. Le point avec Laurent Sanchez, président de l’association.
Vous annonciez une assemblée générale de l’Art prend la rue pour décider de l’avenir de DéDalE. A-t-elle eu lieu ?
Laurent Sanchez : oui, nous nous sommes réunis samedi dernier. Aujourd’hui, L’Art prend la rue, ce sont 98 adhérents, bénévoles ou mécènes. 74 étaient présents ou représentés à cette assemblée générale extraordinaire. L’association a existé et a fait des choses avant DéDalE. Elle continuera à exister et à faire des choses après DéDalE. L’art urbain est éphémère par essence.
Au cœur de l’été, vous vous disiez prêt à arrêter le projet DéDalE, vu le contexte conflictuel entre les commerçants qui gèrent la partie café. Qu’ont décidé les adhérents ?
Ils ont répondu à deux questions à bulletin secret. À 96 %, ils ont dit non à « Souhaitez-vous poursuivre l’aventure DéDalE en 2020 et continuer à vous engager dans ce projet avec l’équipe actuelle d’Acapes à la gouvernance du DéDalE Café ». En revanche, ils ont dit oui à 82 % si la gouvernance du café est assurée par l’équipe de Cœur de Vannes. Les débats ont donc confirmé l’envie de continuer, montré que l’enthousiasme est toujours là. Mais on ne veut plus de polémique, on veut vivre le projet en dehors d’un combat qui ne nous concerne pas.
Une procédure étant en appel, la polémique n’est donc pas terminée. Pourquoi être prêt à repartir alors ?
Parce que nous espérons revenir à l’origine du projet grâce à la création d’une nouvelle société par Cœur de Vannes (lire par ailleurs). Ce n’est pas nous qui décidons, ce sera l’assemblée extraordinaire de Cœur de Vannes, mais cette solution nous redonne des couleurs. Si le vote est positif, nous déposerons ensemble auprès de la ville une demande de renouvellement de notre convention pour l’année 2020. Le projet Rive Gauche étant décalé, le bâtiment ne devrait pas être détruit en 2020. C’est motivant.
L’Acapes aurait déjà fait une demande de renouvellement de convention, mais on ne connaît pas leur projet culturel. Les artistes de L’Art prend la rue ont tous écrit leur volonté de recouvrir leurs œuvres qui l’aventure s’arrêtait le 31 décembre 2019 pour notre association.
Il faut donc encore deux étapes, à Cœur de Vannes et côté ville, avant d’avoir la certitude de la poursuite du projet. Si tous les voyants restent au vert, quelles sont vos idées pour 2020 ?
Refaire entièrement dès le premier trimestre les 18 pièces du rez-de-chaussée, le couloir, peut-être le bar, avec l’intervention d’environ 24 artistes. Nous garderions le thème de l’immersion, du lien avec l’ancienne fonction du bâtiment, mais avec une ligne artistique plus serrée. Pour l’instant, la galerie est très hétéroclite. Là, nous aurions des couleurs imposées et des artistes vraiment originaires du tag, du graffiti. Dont certains ont commencé dans les années 1983 sur les mythiques terrains vagues de Stalingrad-La Chapelle à Paris. Nous garderions le premier étage, ouvert en septembre et dont les visites sont complètes jusqu’au 31 décembre, pour offrir davantage de visibilité aux artistes.
Repartir pour un an… Mais avec quels moyens ?
Avec zéro euro d’argent public. Avec zéro euro du DéDalE café, qui emploie huit personnes, et dont la finalité est de réinjecter les bénéfices dans l’animation du centre-ville. Mais avec 70 bénévoles qui ont déjà organisé plus de 60 événements et avec des mécènes qui sont prêts à remettre une enveloppe de 80 000 €. Il y a un bon alignement des planètes, nous avons espoir que la polémique s’arrête et que le projet continue.
© Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes/vannes-dedale-un-bon-alignement-des-planetes-29-10-2019-12421272.php#p9tU31KaMkaQimfU.99